Les Médecins dans la Grande Guerre 1914-1918
Entre le nombre de soldats français mobilisés par la Grande Guerre 8 millions et celui des tués 1,5 million, il y a celui, plus incertain, des blessés et des mutilés : 200 000 ? Un million ? La fourchette est large qui masque des réalités très diverses et un discours médical hésitant dans les deux premières années du conflit. Le dogme abstentionniste de la chirurgie classique - ne pas opérer à chaud les blessés du ventre, ni amputer systématiquement les membres blessés - est remis en cause. Les chirurgiens du front, parfois moins expérimentés que ceux de l'arrière, sont confrontés à l'indicible : abandon des blessés inopérables, gravité sans précédent des plaies par balles explosives ou par obus, conditions effroyables d'intervention et d'évacuation sous le feu ennemi.