LES MÉANDRES ARTISTIQUES D'ANDRÉ DERAIN
Fauviste ? Cubiste ? La palette du peintre se joue et s'émancipe des étiquettes pour atteindre un classicisme qui enchante les amateurs d'aujourd'hui.
L'oeuvre d'André Derain est de nouveau en grâce. À Paris, deux expositions sont revenues en 2017 sur son rôle moteur et intellectuel dans l'éclosion des deux grandes avant-gardes du début du XXe siècle : le fauvisme et le cubisme. Pourtant, son cas embarrasse toujours autant les historiens de l'art : son revirement précoce, autour de 1919, vers un classicisme revisité puis son voyage en Allemagne en 1941, alors que son attitude avait été jusque-là irréprochable, continuent de brouiller les pistes. Derain n'est-il pas l'exemple type du génie créateur atteint au plus profond par la tournure tragique des événements qui ont marqué son époque ? En tant que soldat, n'a-t-il pas vécu le pire désordre que constitue la guerre, au point d'éprouver le besoin de se tourner ensuite vers une peinture plus sage ? A-t-il été effrayé par ses propres audaces juvéniles, préférant, le calme revenu, faire machine arrière ? Autant d'énigmes non résolues...