Il s'agit de ceux de Staline. Et en Russie, l'histoire des chefs suprémes se confond, sinon avec celle du peuple, du moins avec celle de son destin. Cette faible autonomie de la société civile par rapport au pouvoir justifie le projet de l'ancienne kremlinologue. Le genre de la galerie de portraits se défend sur le plan éditorial : qui se jetterait sur une histoire de la Russie post-stalinienne qui se présenterait comme telle, surtout face à  des poids lourds comme Nicolas Werth, Georges Sokoloff ou Marie-Pierre Rey ? L'agrément de la plume se préte heureusement au style du portrait enrobé d'histoire globale. L'auteur raconte l'histoire de la Russie jusqu'à  la réélection de Poutine le 14 mars 2004. Faut-il y voir l'aveu de la continuité du pouvoir soviétique, avec un ancien colonel du KGB accusé de placer les " anciens " aux commandes ? Nullement.