Les avant-gardes à Paris
Deux personnalités oubliées du monde politique et artistique des débuts du XXe siècle, inséparables jusque dans la mort. En 1922 le suicide de l'artiste-peintre Georgette Agutte suivant de quelques heures le décès de son mari, Marcel Sembat, suscite une grande émotion. Celui-ci, l'un des fondateurs de la SFIO, a été ministre du gouvernement d'Union sacrée en 1914 et le premier socialiste à entrer au conseil du Grand Orient. Ses discours en font l'un des orateurs les plus redoutés. Devant les députés, il défend la modernité en matière d'art et sauve le Salon d'automne de 1912 où exposent les fauves et les cubistes. Plus de 200 pièces réunies par les Archives nationales, dont des toiles prétées par le musée de Grenoble, font revivre les engagements et les passions de Sembat et Agutte, qui selon Léon Blum, " étaient artistes par les mémes dons et par les mémes penchants qui en avaient fait des socialistes "