Les Arènes totalitaires. Hitler, Mussolini et les jeux du stade
Dans l'entre-deux-guerres, l'engouement populaire pour le sport a été général en Europe. Mais tous les Etats ne l'ont pas exploité de la même manière. « Sous les régimes du fascisme italien et du national-socialisme, écrit Delphine Bolz, le sport devient une technique privilégiée pour uniformiser les pensées et les comportements des masses. » Il s'agit d'imposer un « redressement moral et physique » en exaltant la force ou la pureté raciale. En voulant façonner « l'Homme nouveau » par le sport, ces régimes politiques s'appuient sur un passé mythifié, celui de la Rome impériale mais aussi de la Grèce antique, qui avaient inspiré la résurrection des jeux Olympiques. L'auteur montre comment Mussolini et Hitler ont détourné ces références, notamment dans l'architecture des stades, à Rome, à Berlin et dans la plupart des villes importantes. L'analyse de ces « lieux de triomphe du sport-spectacle » confirme la portée idéologique du monumentalisme sportif.