Le Tricheur à l'as de carreau par Georges de La Tour
Selon la morale du XVIIe siècle, l'homme est soumis à trois tentations majeures : le jeu, le vin, la luxure. Le roi et l'Église interdisent les jeux de cartes et les contrevenants sont menacés d'excommunication. Ces trois vices sont représentés dans ce tableau peint en 1635 par La Tour 1593-1652. On y voit un jeune homme richement vêtu assis à la table de deux autres joueurs. L'un dissimule dans son dos deux cartes, dont un as ; l'autre, une courtisane, est parée d'un collier de perles, des bijoux symbolisant dans la peinture de genre l'amour vénal. Les plumes ornant les coiffures appartiennent aussi au registre de la vie licencieuse et facile. Sans doute sont-ils en train de disputer une partie de prime, l'ancêtre du poker. Un jeu couramment infiltré par les tricheurs professionnels. Des pièces d'or, des pistoles d'Espagne, une monnaie très utilisée à l'époque, s'étalent sur la table. Le très jeune homme est sur le point de se faire plumer. La tension est palpable.