Le Tout-Paris dans la capitale du désarroi
La politique de la France ne se fait plus sous les lambris dorés des palais parisiens désertés, mais aux meilleures tables ou dans les salons des grands hôtels de la cité girondine. Quand ce n'est pas dans des salles de classe.
Bordeaux était devenu une capitale du désarroi ", constate, dans La Fin de la IIIe République Gallimard Emmanuel Berl, qui accompagna, avec le Tout-Paris, la grande caravane du gouvernement dans le Sud-Ouest en juin 1940. " La ville grouillait de parlementaires, de fonctionnaires, de journalistes surmenés, de réfugiés hagards, d'affairistes avides, de fuyards terrifiés. Plus de chambres dans les hôtels, plus de tables dans les restaurants : les édifices publics sont tous réquisitionnés par les ministres, les Bordelais eux-mémes voyaient leurs maisons envahies par les Parisiens. " C'est dans ce spectaculaire bouillon de culture où les rumeurs les plus folles circulent à la vitesse de l'armée allemande triomphante que se déroule la nouvelle comédie de Jean-Paul Rappeneau, Bon voyage.