Le temps des fêtes et des faits divers
La Rome du XVe siècle est une ville où l'on s'amuse, surtout au carnaval, mais où l'on meurt beaucoup. Un coup de dague est si simple à donner sous un masque ! Les Borgia ne sont pas en reste, qui dispensent à satiété le vin et les jeux. Le maître de cérémonies Burckard en témoigne.
En cette fin du Moyen Âge, Rome est une cité anarchique, où l'on s'amuse et où l'on meurt facilement. Si le pape reste le grand ordonnateur des cérémonies et des jeux de la ville, sa police a bien du mal à contenir les débordements populaires. L'animation permanente des rues fascine, tout autant qu'elle effraie, les milliers de pèlerins qui affluent chaque année. Seule ville d'Occident à être une capitale à la fois politique et religieuse, Rome attire une succession perpétuelle d'ambassadeurs que le pape reçoit avec faste. Les entrées solennelles et les défilés chamarrés des ambassades constituent en eux-mêmes un véritable spectacle pour les Romains. En 1492, pour féliciter Rodrigo Borgia de son élection, des envoyés arrivent du monde entier, y compris de l'Empire ottoman, et c'est le cérémoniaire du Vatican, Johannes Burckard, qui a la charge délicate de régler le rituel convenable pour chacun et d'arbitrer leurs différends.