COMMENT NOURRIR UN « SANS-DENTS »

Le jeune cheval a été difficilement isolé du troupeau, pourchassé puis tué à coups de pierre. Sa chair est précieuse. L'obtenir a nécessité plus d'efforts que lorsque le clan vole sa proie à un groupe d'hyènes ou profite d'une carcasse abandonnée par un grand fauve. La viande, un peu dure, est difficile à couper à l'aide du galet grossièrement taillé en tranchoir que manipule adroitement l'un des chasseurs - le même qui, un peu plus tôt, a dépecé le cuissot mi-tranché, mi-arraché du corps de l'équidé. L'homme décide de changer d'outil, hésite, saisit finalement un objet mieux adapté à la découpe que son galet rudimentaire : un éclat d'un petit bloc de roche qu'il a détaché le matin même puis retouché sommairement pour en affûter le tranchant. Le « boucher » reprend alors son travail plus efficacement.