Le rhinocéros, l'élu des rois
Que rapporte le navigateur portugais Afonso de Albuquerque, de retour d'Inde en 1515 ? Du bois précieux, des épices - mais aussi ce mastodonte, qui va devenir la coqueluche de la cour de Manuel Ier.
Prononcer le nom du rhinocéros, c'est à la fois plonger dans l'horreur des massacres d'animaux, commis par quelques braconniers et commerçants à la recherche de profits illicites, et remonter le cours du temps jusqu'aux époques lointaines où de lourds mammifères terrorisaient les hommes.
Comme l'éléphant et l'hippopotame, le « rhino » a toujours fasciné les êtres humains, notamment les rois. C'est le cas, en cette première moitié du XVIe siècle, lorsque l'un de ces spécimens débarque dans le port de Lisbonne : un géant de près de deux tonnes, « modeste cadeau » offert au roi du Portugal, Manuel Ier, par un sultan de la côte occidentale de l'Inde.
Ce présent est avant tout destiné à entretenir de bonnes relations diplomatiques avec ce souverain européen dont les marins ont franchi le cap de Bonne-Espérance en 1497 (Vasco de Gama), avant d'atteindre la région de Goa en 1510 et celle de Malabar en 1511 (grâce au navigateur Afonso de Albuquerque).