LE RÊVE ÉVANOUI DE L'INDE FRANÇAISE
Les Français, arrivés tard dans le sous-continent, font vite de l'ombre à leurs rivaux hollandais et, surtout, anglais. Un rayonnement suivi d'une longue éclipse...
Au début de l'année 1664, les libraires diffusent une brochure intitulée Discours d'un fidèle sujet du roi, touchant l'établissement d'une compagnie française pour le commerce des Indes orientales. Anonyme, elle est attribuée à l'académicien François Charpentier, qui reconnaît en être l'auteur et tenir ses informations de Colbert. Cet ouvrage est donc l'expression de la pensée du ministre des Finances. « Entre tous les commerces qui se font dans toutes les parties du monde, écrit-il, il n'y en a point de plus riche ni de plus considérable que celui des Indes orientales [c'est-à-dire l'Inde, la Chine et d'autres pays situés en Asie du Sud-Est]. C'est de cette navigation et de ce trafic que les Hollandais [...] ont tiré de quoi se faire craindre d'eux, et de quoi les contraindre à leur accorder une paix glorieuse... La Compagnie des Indes orientales [...] est le principal soutien de leur État et la plus sensible cause de leur grandeur.