Le Protestantisme et les paresseux. Le travail, les oeuvres et la grâce
Dans son célèbre essai, L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme , Max Weber lie le développement économique aux pays protestants dans la mesure où la fructification de la richesse créée par le travail y est vue comme un signe de bénédiction divine. Plus récemment, La Société de confiance d'Alain Peyrefitte est un hymne à l'efficacité économique des sociétés réformées. Liliane Crété ne s'attarde pas sur ces aspects. Elle préfère chercher les racines théologiques des rapports entre les protestants et le travail, et elle le fait magistralement. Il faut dire qu'au départ l'affaire est plutôt mal partie. Dès la Genèse, le travail est présenté comme une malédiction, conséquence du péché. L'Evangile, lui, nous cite en exemple les lis des champs et les oiseaux qui ne sèment ni ne moissonnent et que le père céleste vét et nourrit. Enfin les réformateurs, et Luther en premier, ont affirmé que notre salut ne venait que de Dieu.