LE PILLAGE DE L'AFRIQUE ÉQUATORIALE
Le rêve de Brazza d'une colonisation équitable s'efface devant la cruelle réalité d'une mise en coupe réglée des colonies par des structures privées. Avec, pour seul mot d'ordre, le profit immédiat.
L'échec de la colonisation voulue par Brazza (lire p. 72) ouvre la voie au système concessionnaire, défendue par celui-ci dans un premier temps. Le système économique instauré par la France au Congo ne diffère guère de celui des autres pays colonisateurs. Pour la classe politique et une bonne part de l'opinion publique, les colonies doivent être autofinancées. Il s'agit de tirer le maximum de profits de ces territoires sans grever les finances de la métropole. Dès lors, comme le signale l'historien congolais Elikia M'Bokolo, l'exploitation économique se réduit le plus souvent à « un pillage pur et simple, et dont les effets néfastes ont encore été aggravés par les calamités "naturelles" liées à l'intrusion coloniale ».