Le paysan creuse les sillons du profit
Le petit propriétaire prédomine dans l'agriculture du temps des Ming. Peut-être à cause du fondateur de la dynastie, ancien paysan, le système économique privilégie la terre, source de toutes les richesses. Aussi le pouvoir se lance-t-il dans d'importants travaux de modernisation.
Les richesses viennent de la terre, les lois viennent du Ciel, les fondements d'un pays riche sont dans l'agriculture et la sériciculture », peut-on lire dans les Mémoires sur les rites rédigés plus de 1 500 ans avant le début des Ming. Les paysans font partie, officiellement, des catégories socialement supérieures, ne le cédant qu'aux lettrés qui sont l'élite intellectuelle et gouvernante. Bien qu'ils nourrissent toute la population 200 millions d'individus en 1600, leur statut économique, entre très grande pauvreté et petite aisance, n'a rien à voir avec leur statut théorique. Une condition fragile soumise aux aléas climatiques inondations, sécheresses, aux invasions de sauterelles et autres bestioles qui abîment ou détruisent les récoltes. Leur vie est difficile. Sur le plan institutionnel, les travailleurs de la terre dépendent du ministère des Finances.