Le passé recomposé

Entre la relation d'un événement sur le moment, et le récit qu'il en donne des années plus tard, le témoin ou l'acteur fait souvent le grand écart. Des petits accommodements avec la vérité que nous montrons ici à  l'aide de quatre exemples.

Rien n'est plus volatil que la mémoire. Elle efface, occulte, transforme, dramatise, embellit ce qui fut. Lorsqu'il écrit ses souvenirs, appelés généralement Mémoires, le narrateur fausse souvent la vérité à  son avantage. Il atténue, invente ou déforme les faits. A mi-chemin entre l'Histoire et la littérature, ce genre narratif n'obéit à  aucune règle. Il s'agit d'une oeuvre libre, dont les modalités varient d'un auteur à  l'autre. Certains textes tiennent autant du roman que de l'autobiographie. Et méme si l'autobiographie est proche de la vérité, elle reste une recomposition, rédigée plus ou moins longtemps après les événements que l'on décrit et les états d'âme que l'on revit. Le mémorialiste est le metteur en scène de sa propre existence et le prophète de son passé. En devenant l'artisan de son histoire personnelle, il se glisse dans l'Histoire où il tient à  se donner un rôle avantageux.

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