LE NERF DE LA GUERRE
Sans carburant, pas de stratégie militaire possible : les deux guerres mondiales l'ont prouvé au grand jour. Mais le contrôle des gisements est aussi une fin en soi. « Si les Alliés ne veulent pas perdre la guerre, il faut que la France combattante, à l'heure du suprême choc germanique, possède l'essence aussi nécessaire que le sang dans les batailles de demain. » C'est en 1917 que George Clemenceau, rappelé en urgence au gouvernement, dépêche ce télégramme au président américain Woodrow Wilson. Le président du Conseil veut sans tarder 100 000 tonnes de carburant. Cette même année, un Comité général des pétroles est créé pour la coordination des opérations : l'ancien « premier flic de France », à la tête d'un cabinet de guerre, sait combien le pays a besoin d'être approvisionné pour affronter l'ennemi et faire tourner l'industrie de l'armement. Le souvenir de la bataille de la Marne, en septembre 1914, est encore vivace.