Tirer à pile ou face

De l'art de s'en remettre au hasard.

Du temps des Romains, les pièces portaient d’un côté une croix et de l’autre la représentation de la tête de Janus. Déjà, à l’époque, on jouait à croix ou face, les deux côtés d’une pièce de monnaie permettant de trancher en cas de litige, ou de faire confiance au sort. Puis, de Louis le Débonnaire (814) à Henri II (1548), on tira à pile ou croix, car les motifs avaient changé : la pile était une sorte de colonne et la croix représentait l’Église. À partir d’Henri II — c’est une ordonnance du 8 août 1548 qui le permit — la pièce présenta une pile et une face, laquelle représentait l’effigie du souverain, que ce soit Carolus, Henricus, Louis et, plus près de nous, Napoléon. On n’en continua pas moins à lancer la pièce pour connaître le sort : on tira donc à pile ou face. Autrement dit, on s’en remit au hasard... qui fait parfois les grandes fortunes.
Tiré du livre Petit dictionnaire des expressions nées de l’Histoire, de Gilles Henry © Éditions Tallandier.

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