Le juge et l'artiste
Berlin, 1946. l'Américain Steve Arnold, chargé d'instruire le dossier de dénazification, accuse le chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler. Ignorant son talent et ses interventions auprès de Goebbels en faveur des musiciens juifs, il lui reproche d'être resté à la direction de la Philharmonie. Entre les deux hommes, l'incompréhension est totale. À 90 ans, Michel Bouquet, qui avait créé la pièce en 1999, donne sa pleine mesure face à Francis Lombrail. Harwood, qui obtint en 2003 l'Oscar du meilleur scénario adapté pour Le Pianiste (de Polanski), offre un texte fort documenté. On est subjugué par l'intrusion de la musique, qui apporte la réponse essentielle : « l'art a plus d'importance que le politique » et mérite de vaincre. C'est magique et magistral.