Le Japon sauve sa dynastie
La naissance d'un garçon, le premier depuis quarante ans, règle la crise de succession qui menaçait le trône.
Mercredi 6 septembre 2006, 8 heures 27 du matin : la princesse Kiko, épouse d'Akishino, le plus jeune fils de l'empereur Akihito, donne naissance à un fils. Depuis 1965, aucun héritier de sexe masculin n'était né au sein de l'auguste lignée. Au point que le pays tout entier se prenait à douter de la pérennité d'une dynastie qui dure, selon la légende, depuis 2600 ans ! Certes, Junichiro Koizumi, l'ex-Premier ministre, a bien proposé que les femmes puissent avoir leur place dans la succession, mais cette éventualité a aussitôt soulevé un tollé dans la classe politique.
Tokyo respire donc, car la figure impériale bénéficie d'une formidable aura. La Constitution de 1947 en fait le symbole de l'Etat, même si, dans les faits, il ne dispose d'aucun pouvoir réservé. Après la guerre, il avait été question de redonner à l'empereur un rôle exécutif, mais les Américains, qui occupèrent le pays militairement jusqu'en 1951, s'y étaient opposés.