Le couvent Sainte-Odile
Perchée sur son plateau rocheux, l'abbaye domine la plaine d'Alsace depuis treize siècles. Et témoigne du profond attachement que le pays a pour sa fondatrice.
Partager un repas avec le recteur et le chapelain du couvent Sainte-Odile est une expérience singulière. Dans la salle à manger privée des bâtiments conventuels, les deux hommes de foi m'invitent à les rejoindre autour d'une grande table dressée sous le regard de la Vierge. Pas de décor superflu, pas d'objets ostentatoires. Seul le Kachelofen poêle en faïence alsacien apporte sa touche d'élégance. À 49 ans, Patrick Koehler, le recteur fraîchement affecté à Sainte-Odile, décontracté, dit le bénédicité. Une bouteille de pinot gris est ouverte. Tandis que le liquide doré est versé dans les verres et les entrées servies, mes hôtes font un rapide compte rendu de leur matinée. Elle fut chargée. Entre les prières, les conférences et les offices, ils n'ont pas vu le temps passer. Jauffrey Walter, le jeune chapelain originaire de Roeschwoog, dans la région d'Haguenau, s'enquiert de ma personne... Puis, la conversation change de sujet.