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Comme les huit milliards d’euros qui constituent l’enveloppe du plan pauvreté annoncé par Emmanuel Macron.
Ce plan, qui court sur quatre ans, prévoit des actions dans de nombreux domaines, à commencer par le renforcement et l’harmonisation des aides sociales. Cette initiative intervient alors que la France recense, selon le barème de l’Insee, environ 8 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Celui-ci est fixé précisément à 1 026 euros par mois. Depuis quand la pauvreté a-t-elle fait irruption dans le domaine politique ? Les historiens notent une vraie prise de conscience après la fin de la Seconde guerre mondiale, période synonyme d’une crise du logement sans précédent. Le pays est détruit et il faudra attendre jusqu’au milieu des années 1970 pour voir disparaître les derniers bidonvilles destinés à l’accueil des populations sans-abris. Mais les historiens rappellent aussi que jusqu’à l’avènement de la Révolution industrielle et des villes étendues, près de 80% de la population française était pauvre : une paupérisation essentiellement rurale avec des individus totalement tributaires des phénomènes sanitaires et climatiques. On estime ainsi que la peste de 1348 aurait causé la disparition d’un bon tiers de la population française, au cœur d’une décennie marquée par des températures très froides. A l’époque, pas de revenu minimum d’insertion (créé en 1988), c’est d’abord et avant tout l’Eglise qui revendiquait l’urgence d’accorder une charité.
Frédéric de Monicault