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Comme les 100 euros d’augmentation du Smic, l’une des mesures prises par le président de la République pour tenter d’éteindre la crise des gilets jaunes.
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (beaucoup plus connu par son acronyme) est un indicateur aussi connu que son histoire l’est moins. Avant le Smic, il y a eu le Smig (salaire minimum interprofessionnel garanti), né en 1950. A l’époque, les salaires sont bloqués depuis une bonne décennie et le gouvernement Bidault (à la tête d’une large coalition) veut faire un geste. Pour le calcul du Smig, c’est d’abord le «panier de la ménagère» qui sert de socle : derrière cette formule imagée, les économistes ciblent le budget type d’un(e) célibataire en région parisienne. En 1952, le Smig est indexé sur la hausse des prix, puis également, à partir de 1970, sur la hausse du salaire moyen. Cette même année, le Smig devient le Smic. La vie politique est régulièrement rythmée par les coups de pouce que les gouvernements octroient au salaire minimum.
A l’origine, comme le rappellent souvent les pouvoirs publics, le Smig avait été créé à la fois pour relancer la consommation et combattre la pauvreté. Cette double mission n’a pas fondamentalement changé. En revanche, l’environnement s’est transformé : le salaire a été porté sur les fonts baptismaux avec une semaine de 45 heures et un salaire horaire de 78 francs. Presque 120 ans plus tard, la réduction du temps de travail fait ressembler l’époque inaugurale à une ère quasi-préhistorique.
Frédéric de Monicault