LE 11 NOVEMBRE 1918 - LA SIGNATURE DE L'ARMISTICE
DU CÔTÉ ALLEMAND, C'EST À UN CIVIL QUE REVIENT LA PÉNIBLE TÂCHE DE NÉGOCIER LES CONDITIONS DU CESSEZ-LE-FEU, QUI SERA CONCLU À 5 H 12. UNE HUMILIATION SANS CONTREPARTIE ! LE PEUPLE FRANÇAIS NE TARDE PAS À VERSER DANS L'EUPHORIE.
Dans le wagon occupé par la délégation allemande, l'ambiance est morose. Voire carrément lugubre. C'est le député du Centre catholique Matthias Erzberger qui la conduit, seulement accompagné de quelques officiers et diplomates de second rang. Car le haut commandement, qui réclame l'armistice à cor et à cri, n'a pas le courage de l'assumer. Pour les généraux allemands, mieux valait évidemment cette solution, acte politique, que le déshonneur de la capitulation, fait militaire qui se serait produit à plus ou moins court terme. Ainsi, ils pourront toujours prétendre que l'armée a été invaincue et sauver la face. Erzberger n'a pas vraiment demandé à être là, mais, en bon serviteur de l'État, il lui a semblé qu'il ne pouvait se dérober à la terrible mission que lui a confiée le chancelier Max de Bade. L'ironie veut que celui qui l'a mandaté ne soit plus au pouvoir depuis le 9 novembre, date où la république se substitue à l'empire.