L'ARTISANAT FRANÇAIS, DE L'EXCELLENCE À L'INNOVATION
Soyeux et passementier, badestamier et plumassier, orfèvre et gantier... autant de métiers qui évoquent la distinction et l'histoire du luxe à la française. Apparus dès l'Antiquité, nombre de ces artisanats ont pris leur essor en France à partir de la fin du Moyen Âge, en réponse au désir, commun à la monarchie, la noblesse et la bourgeoisie, de disposer de signes de puissance et de richesse. La culture du changement émerge dans le même temps et favorise l'épanouissement d'un nouveau phénomène : la mode. Il faudra toute la perspicacité de Jean-Baptiste Colbert pour cerner le potentiel financier qu'elle représente : « La mode est pour la France ce que les mines [d'or] du Pérou sont pour l'Espagne. » À compter de 1664, il ouvre des manufactures pour produire draperies, dentelles, passements et autres rubans. Protectionniste d'avant-garde et promoteur despotique du luxe, il impose ces articles à la cour.