Courbet : maître de l'art démocratique
Sensible aux théories socialistes du XIXe siècle, il est le premier peintre de sa génération à s'engager politiquement dans ses oeuvres. Son thème favori : la description du quotidien. Sans artifices. Un réalisme qui dérange.
Père du réalisme en peinture, Gustave Courbet est le premier artiste à transgresser les règles académiques pour montrer, au nom de la vérité, une nouvelle réalité sociale. Et à poser sur celle-ci un regard sans complaisance. Il parvient à imposer, notamment au travers d'immenses toiles aux tons sourds et à la facture âpre, sa vision des choses, en peignant, sans les idéaliser, des scènes de la vie quotidienne. De fait, il tend un miroir sans tain au public bourgeois du Salon, forcément choqué par cette mise à nu brutale des rapports de force et des luttes sourdes qui traversent les différentes couches de la société en ce milieu du XIXe siècle, époque de redistribution des pouvoirs. Les effets de la révolution industrielle et l'alliance objective des dirigeants avec les puissances financières remettent en cause les structures existantes. L'affaiblissement de l'influence de la noblesse et du clergé sur les affaires du pays change la donne.