L'alun, nerf économique
En accordant au banquier Chigi la concession des mines de Tolfa, le pape Alexandre VI s'assure en contrepartie une source de revenus considérable.
Lorsque les forces ottomanes de Mehmed II enlèvent Constantinople, en 1453, Rome estime urgent de remettre en activité les mines d'alun d'Occident, d'en trouver de nouvelles et de mettre à profit leur bénéfice pour organiser une croisade contre le Turc. En 1458, les Génois rouvrent les petits gisements situés à Ischia, à Pouzzoles, à Monte Argentario, à Volterra. Quatre ans plus tard, sous le pontificat de Pie II, l'industriel Giovanni da Castro découvre l'importante mine de Tolfa, au nord-est de Civitavecchia, dans les États du Saint-Siège. Dès lors, Pie II impose à l'Europe chrétienne l'achat exclusif de l'alun romain, interdit aux marchands d'importer celui d'Orient. En établissant un tel monopole, il caresse l'espoir de défendre et de reconquérir la Chrétienté.