L'ADN POLITIQUE DE MACRON
Les recherches en paternité, c'est hasardeux. On peut reconnaître un sourire, mais on ne distingue pas toujours par quelle sinueuse parentèle a transité telle tessiture de la voix, telle robustesse des mains, telle pointe de gris si claire dans les yeux. Eh bien, avec les historiens, c'est un peu pareil quand ils remontent le lignage d'Emmanuel Macron. Étrangement, la plupart écartent l'ADN centriste, qui verse si souvent dans une soupe droitière. Dans un entretien à Libération , Michel Winock évoque en vrac de Gaulle pour le vocabulaire, Mme de Staël pour l'empathie envers la République dès lors que la liberté est sa boussole. Et puis, Winock se ravise. L'auteur de La France républicaine. Histoire politique : XIXe-XXIe siècle (Laffont) diagnostique in fine une sorte d'immaculée conception. Macron serait un « nouveau-né de l'Histoire qui est en train de se faire ». Une sorte de petit Jésus de la République.