L'abolition tourne court
Les parlementaires de la Monarchie de Juillet ont failli voter la suppression de la peine de mort en 1830 avec la bénédiction de Louis-Philippe. Mais l'initiative a été abandonnée et a abouti en... 1981.
En juillet 1830, avec la révolution qui renverse définitivement les Bourbons et place sur le trône un souverain libéral, le bourreau est subitement menacé de chômage. Louis-Philippe Ier, le nouveau roi des Français, abhorre la guillotine qui lui a ravi son père en 1793, et s'affirme depuis lors comme un abolitionniste convaincu. Ne s'est-il pas promis, si un jour il avait le bonheur de parvenir à la tête du pays, de supprimer cet instrument de gouvernement caractéristique de la guerre civile ? De même, à ceux qui s'étonneront plus tard de sa propension à signer les recours en grâce, il répliquera brusquement : « Mon père est mort sur l'échafaud ».