LA VALSE À MILLE TEMPS DES STATUES
Faire table rase de ce que l'on ne veut plus voir est une pratique vieille comme le monde. Que dictent des motifs religieux, avant de se politiser.
Si personne n'a barbouillé les fresques de Lascaux, on le doit au fait qu'elles n'ont été redécouvertes qu'en 1940, donc qu'elles furent à l'abri durant plusieurs millénaires. Car, depuis les origines de l'humanité, la pratique qui consiste à effacer ou à détruire des représentations antérieures existe. Cette déprédation est d'abord inspirée par la croyance, ou plus exactement par un changement de croyance. Au Néolithique, il y a plus de six mille ans, des menhirs représentant des bovidés ont été brisés près de Locmariaquer, dans le Morbihan, pour servir à l'édification d'autres monuments funéraires. Ailleurs, des pratiques similaires ont eu lieu, toujours pour les mêmes raisons. Mais l'invention de l'écriture permet de dater plus précisément cette volonté de gommer les représentations d'un passé qui ne passe plus.
DANS L'ANTIQUITÉ