La scandaleuse histoire de la Vénus africaine
En 2002, le corps de Sarah Bartman a été rendu à l'Afrique du Sud et inhumée en présence de Nelson Mandela. De 1809 à sa mort en 1815, elle a été exhibée comme une bête curieuse, en Angleterre puis en France, avant d'être disséquée par Georges Cuvier et d'alimenter des décennies de fantasmes chez des scientifiques à la méthode discutable et aux certitudes « racialistes » bien ancrées. Inscrite dans un panorama de préjugés pluriséculaires, son histoire, ou ce qu'on peut en savoir, nous est racontée dans un kaléidoscope de courts chapitres. Les citations de savants, de chroniqueurs et d'hommes de loi y alimentent l'émotion et une indignation, certes salubre, mais parfois un peu mécanique. Sans doute la lecture en termes de racisme colonial, héritée des études sur les « zoos humains », pourrait-elle être complétée, en prenant en compte d'autres formes de mise en spectacle des êtres humains, entre Joseph Merrick, « Elephant man », et la « téléréalité »...