La rupture tranquille
Traditionnellement de gauche, les protestants français se sont reconnus dans les valeurs défendues par Nicolas Sarkozy. D'où leur ralliement à 34 % au premier tour pour le candidat UMP.
Les protestants seraient-ils devenus des catholiques qui s'ignorent ? C'est un peu le sentiment que l'on éprouve à la lecture du sondage Ifop, réalisé entre décembre 2006 et mars 2007, pour l'hebdomadaire Réforme : 34 % pour Nicolas Sarkozy, 27 pour Bayrou, c'est-à -dire nettement plus que les scores obtenus par ces derniers au premier tour de la présidentielle. Et 20 % seulement pour Ségolène Royal qui en a recueilli près de 26 à l'élection. Pour le sociologue Jean-Paul Willaime qui commentait ces résultats dans Réforme n° 3218, 5-11 avril 2007, il s'agit-là d'une véritable rupture. Une rupture révélatrice d'une reconfiguration profonde du protestantisme lui-méme.