La princesse Bibesco. Une femme, le carmel, la République
La princesse Jeanne Bibesco 1864-1944 est moins connue que sa cousine Marthe 1886-1973, écrivain et personnalité des salons parisiens. Et pour cause, puisqu'elle entre au carmel en 1887. Mourir au monde et à soi-méme n'est pas chose facile pour une aristocrate dont la famille a régné sur le royaume de Valachie-Moldavie et qui cousine avec les Napoléon. Fondatrice du carmel d'Alger, elle fut l'amie et la correspondante inattendue du " petit père Combes " - dont on oublie trop souvent qu'il fut, avant l'anticlérical que l'on sait, docteur en théologie -, et qui ne put cependant lui éviter la fermeture de son couvent. Que lui reprochait-on exactement ? L'auteur a choisi le mode des mémoires apocryphes, ce qui fige le récit dans un style un peu suranné et réservé qui laisse planer une certaine ambiguïté, sinon un mystère - le rôle des jésuites, jamais cités, semble avoir été déterminant - sur le retour de la princesse à la vie " civile ".