La Passion selon Juette
Juette, la modeste béguine, avait, parmi les Dames du XIIe siècle évoquées par Georges Duby, quelque mal à exister entre Aliénor d'Aquitaine et Iseut. Mais une information, anodine sous la plume de l'historien, devient explosive sous celle de la romancière qui la place en exergue à son ouvrage : " Juette avait treize ans. C'était l'âge où l'on mariait les filles... " Date fatidique dans la vie de la petite-bourgeoise flamande, dévorée d'attentes romanesques, d'angoisses infernales, de révoltes enfantines et d'interrogations troubles. Le viol conjugal noue son destin. Morte à elle-méme, Juette est sauvée par le veuvage. Enfin libre et ivre de dévouement, elle refuse de se soumettre à la hiérarchie de l'Eglise pour fonder une communauté de femmes recluses au service des lépreux. Elle est peut-étre folle, mais désormais, dit-elle, " je suis propre et je sais tout " !