La nuit éclairée par les Lumières

Les officiers du roi, les astronomes, les gens de mer tentent d'illuminer à leur façon l'obscurité qui favorise au mieux le désordre et les accidents de navigation. Au pis, les vols, les viols, les meurtres... Dès 1669, le Paris colbertien dispose de 3 000 "lanternes" pour tenter de vaincre l'obscurité. En 1729, elles sont au nombre de 5 772 et le voyageur anglais Lister les décrit avec gourmandise dès 1698 : "Les lanternes sont suspendues ici au beau milieu des rues, à vingt pieds en l'air et à une vingtaine de pas de distance. Elles sont garnies de verres d'environ deux pieds en carré, recouvertes d'une large plaque de tôle, et la corde qui les soutient passe par un tube de fer fermant à clef et noyé dans le mur de la maison la plus voisine. Dans ces lanternes sont des chandelles de quatre à la livre qui durent jusqu'après minuit." Les lanternes du Pont-Royal sont même d'un raffinement exceptionnel, comme en témoigne un dessin de 1699, aujourd'hui conservé à Stockholm. Grâce aux astronomes Huygens et Cassini, à l'observatoire de Paris, la nuit finit par s'intégrer au quotidien... si bien que l'on dit aujourd'hui communément : "un jour" pour une période de vingt-quatre heures comme si les heures de nuit faisaient partie du jour...

La nuit de tous les dangers

La nuit favorise le meurtre et la délinquance. En cette nuit du 27 juillet 1769, Pierre Bompar et Simon Dumay, aubergiste à Nantes, assassinent Jean-Noël Delamorinière après l'avoir « attiré, sous prétexte d'une négociation de bijoux, dans une chambre garnie, louée par ledit Bompar, sous le nom de Desiflots, depuis peu de jours ». Arrêtés, conduits à Paris, la cour du Parlement, le 3 août 1769, les condamne à être « rompus vifs » en place de Grève pour « assassinat par eux commis, de dessein prémédité ».

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