La Normandie rentre dans le rang
Paradoxalement, la conquête de l'Angleterre par Guillaume, symbole éclatant de la supériorité normande, porte en elle les germes du déclin de sa puissance. Diluée dans l'Empire plantagenêt, elle finit par être annexée au domaine capétien.
Dès le XIIe siècle, deux dangers issus de la conquête menacent la Normandie, risquant à terme, séparément ou simultanément, de nuire à la poursuite de son destin singulier. Le premier réside, déjà pendant le règne de Guillaume, dans le risque que la Normandie soit délaissée par ses ducs au profit de l'Angleterre, et d'être peu à peu à la remorque de la grande île. Entre la Normandie et l'Angleterre, les rapports de superficie et de population sont dès 1066 nettement en faveur de la seconde, et la formation de l'Etat plantagenêt n'a fait qu'accentuer la modestie de la Normandie par rapport à l'ensemble des possessions d'Henri II.