La Guerre de 14-18 racontée par un Allemand
Ce qui rend ce livre si passionnant, c'est d'abord qu'il a été écrit pas un soldat qui a eu son baptéme du feu à Verdun, à 16 ans, et qu'il allie l'objectivité de l'historien et l'empathie du combattant. Werner Beumelburg nous donne à voir ou à imaginer parce qu'il sait décrire. En quelques phrases, il peut opposer des paysages devenus lunaires à la douceur d'un printemps, des hommes épuisés et la fougue des combattants. Au milieu de la plus exacte description d'une bataille, il évoque la présence de la Mort, comme l'aurait fait un tragique grec. Il nous fait aussi sentir le poids de la boue dont les hommes doivent s'extraire à chaque pas, la soif que provoque un soleil ardent, le gel subi par -30 °C... Aussi précieuses sont les notations psychologiques. Il nous fait vivre au milieu des soldats allemands et suivre l'évolution de l'armée en quatre ans de guerre, de privations, de souffrances.