La France mobilise ses arsenaux
Comme aujourd'hui avec le Charles-de-Gaulle et la construction d'un second porte-avions d'ici à 2015, la France de Louis XIV réve de s'imposer sur les mers. Au prix d'une modernisation sans précédent.
Le 19 octobre 1781 est un jour maudit pour l'Angleterre qui, par une défaillance de sa Navy , perd là sa guerre contre les Insurgents , et du coup toute prétention sur les Etats-Unis d'Amérique. Jour faste, a contrario , pour la couronne de France et son amiral François de Grasse dont l'escadre, en chassant les navires anglais de la baie de la Chesapeake, en Virginie, le 3 septembre précédent, condamne huit mille Britanniques assiégés dans Yorktown à capituler. Qui créditer de cette victoire ? L'amiral, assurément. L'Amérique ne l'oubliera pas, honorant régulièrement sa flotte d'un Comte-de-Grasse . Mais derrière l'officier, ses lieutenants et ses équipages, il y a la sueur et le génie de ceux qui ont dessiné, scié, cloué, chevillé, martelé, goudronné ces vaisseaux : une armada d'hommes de l'art qui, depuis un siècle, oeuvrent pour donner à la France des Bourbons une flotte digne de son rang.