LA FIN DE L'ESCLAVAGE, VRAIMENT ?
Aboli et criminalisé, le recours à la servitude reste pourtant une réalité pour 40 millions de personnes. Et, ici plus qu'ailleurs, les préjugés raciaux pèsent bien lourd.
L'abolition de l'esclavage autant que sa criminalisation n'entraînent pas systématiquement l'abolition de la traite. De même, l'abolition de la traite n'implique pas la fin du commerce des êtres humains. Depuis 2013, le Global Slavery Index (« Indice mondial de l'esclavage »), présenté par la fondation australienne Walk Free Foundation, établit la liste des pays avec les taux les plus forts et les plus faibles. Dans son dernier rapport, en 2019, les dix premiers sont la Corée du Nord, l'Érythrée, le Burundi, la République centrafricaine, l'Afghanistan, la Mauritanie, le Soudan du Sud, le Pakistan, le Cambodge et l'Iran. Si l'on excepte la dictature de Pyongyang et les réfugiés climatiques du Cambodge, contraints de quitter leurs rizières pour un travail forcé dans des usines de briques, le poids des traditions et de la religion intervient lourdement dans ces pratiques.