LA DÉTRESSE DES INFANTICIDES
On connaît mal l'ampleur de l'infanticide - meurtre d'un enfant, souvent nouveau-né - au Moyen Âge -, les sources, difficilement accessibles, ayant été peu exploitées. En revanche, pour l'époque moderne, en particulier depuis le XVIe siècle, les archives des parlements, et particulièrement celles du parlement de Paris, dont le ressort couvre environ un tiers du royaume, statuant en appel des décisions des juridictions locales - bailliages, prévôtés et cours seigneuriales -, permettent d'appréhender la personnalité des femmes mises en accusation et les circonstances des crimes. On sait généralement, à la lecture des procès-verbaux d'audiences, l'âge et la profession de ces femmes, si elles ont agi seules ou avec un complice et si elles ont été poussées au crime par leur séducteur. Les circonstances des meurtres, qu'elles dénient dans la plupart des cas, sont plus difficiles à cerner.