La Chaîne des forçats, 1792-1836
Vestige des peines infamantes de l'Ancien Régime, la chaîne des forçats a subsisté jusqu'en 1836. Imagine-t-on qu'en plein XIXe siècle, deux à quatre fois par an, les condamnés aux travaux forcés ils furent 22 000, un collier de fer riveté au cou, enchaînés par deux puis par cordon de quatorze paires, partaient le plus souvent de Paris pour rejoindre les bagnes de la Marine, Toulon, Brest, Lorient, Rochefort. Le plus grand nombre allait à pied. Prévenues par le bruit que faisait l'arrivée de cette chaîne d'environ quatre cents individus, les populations étaient poussées par leur curiosité. Les forçats, par défi, se donnaient parfois un spectacle, lançaient des quolibets au public, l'insultaient... Ils avaient aussi tout un répertoire de chants connus dont ils avaient subverti les paroles.