
La « bleuite », le poison de la guerre psychologique
Début 1957, une vague d'attentats frappe Alger et ses alentours.Pour y mettre fin, un subordonné de Massu va employer une méthode peu orthodoxe, qui fera desravages dans les rangs des indépendantistes...
(Photo Coll. Kharbine Tapabor)
Quand Hani, souriant, a poussé la porte du PC de la villa au 7, chemin Vidal à El Biar, le capitaine Paul-Alain Léger, officier des services de renseignements français, a lâché un grand soupir de soulagement. Ce 13 novembre 1957, voilà trois jours que Hani est monté au maquis avec mission d'assurer le contact avec la wilaya III de Kabylie. Face au terrible colonel Amirouche, il devait se faire passer pour un combattant fidèle au FLN - ce qu'il n'était plus - et, surtout, pour le chef de l'organisation rebelle à Alger. Trois jours d'absence pendant lesquelles son capitaine s'est fait un sang d'encre, persuadé qu'il avait envoyé l'un de ses meilleurs éléments à la mort.