L'évêque est un seign eur comme les autres
Véritable colonne vertébrale de la société, l'Eglise tient sa puissance de la propriété foncière et des revenus qui en découlent. Par ce biais, la hiérarchie ecclésiastique entre dans la structure politique et économique féodale.
Depuis sa reconnaissance officielle au IVe siècle, l'Eglise catholique a globalement calqué ses divisions administratives sur celles de l'Etat. Ainsi les évêques se sont installés dans les cités de l'Empire et lorsqu'une hiérarchie s'est esquissée, l'évêque de la cité métropole est devenu naturellement le chef de la province ecclésiastique, l'archevêque métropolitain. Insérée dans la vie d'une société, l'Eglise en a adopté les cadres et les usages dans la mesure où ils n'étaient pas incompatibles avec la morale chrétienne. Aussi, après avoir détruit statues et temples païens dans l'ardeur d'une foi peu soucieuse d'un patrimoine artistique contaminé par la superstition, les évêques et les fidèles se sont rangés à une attitude plus raisonnable, celle que préconisait Grégoire le Grand à son missionnaire en Angleterre, Augustin de Cantorbéry : « Si le bâtiment du temple est solide, on chassera les démons avec des aspersions d'eau bénite et on le consacrera comme église !