L'étudiant maître de l'université
Simples prestataires de service, les professeurs sont contrôlés par les étudiants, eux-mêmes organisés en confréries. Les recteurs sont élus, les honoraires des enseignants fixés par les auditeurs : le pouvoir étudiant fait la loi.
Au haut Moyen Age, il n'y a guère en Occident que des écoles monastiques. Les élèves sont donc le plus souvent de jeunes novices. Ils écoutent respectueusement, en silence, la parole du maître à qui ils ont été confiés et tout manquement à la discipline est sévèrement puni, comme le veut la règle de saint Benoît. Ce rapport traditionnel entre maître et disciple change complètement à partir du XIIe siècle, avec l'essor des écoles urbaines. Qu'il s'agisse d'écoles ecclésiastiques rattachées aux cathédrales ou, à plus forte raison, d'écoles privées et payantes ouvertes ici et là par des maîtres indépendants, elles fonctionnent selon des principes tout à fait différents. L'enseignement ne s'y limite plus aux leçons magistrales. La discussion la « dispute », menée selon les règles de la logique d'Aristote, devient un élément essentiel de la pédagogie.