L'« adoption » des enfants de la Shoah
La proposition de confier à chaque élève de CM2 le souvenir d'un petit israélite exterminé dans les camps nazis a surpris. Tant chez les spécialistes que dans la communauté juive.
J'avais vivement apprécié, lors de la campagne présidentielle, l'affirmation du candidat Nicolas Sarkozy selon laquelle, sous l'Occupation, la France n'avait commis aucun crime contre l'humanité. J'y avais vu, à tort, la fin de la repentance en vigueur depuis une quarantaine d'années. Elle m'a toujours semblé une sorte d'aberration perverse et malsaine. Il n'est pas question d'ignorer les fautes et les crimes qu'au cours des années passées, notre pays a pu commettre. Mais s'il est de notre devoir de les connaître afin de veiller à ce qu'ils ne se reproduisent pas, il est aberrant de demander à nos contemporains de se repentir pour des faits dont ils ne sont nullement responsables. Comment pourrait-on imputer à quiconque les actes perpétrés par son père, son grand-père, son arrière-grand-père ?