Judas ? Tout sauf un traître. La thèse est révolutionnaire, mais c'est pourtant bien celle proposée par un manuscrit daté de la fin du IIIe ou du début du IVe siècle et présenté comme l'Evangile selon Judas. Le document comprend une version de la première Apocalypse selon Jacques, une lettre de Pierre, un texte nommé « le Livre des allogènes » et surtout un dialogue entre Jésus et Judas l'Iscariote. Ecrit en copte à partir d'une version originelle en grec ancien, le manuscrit comporte des phrases aussi fortes que « Tu les surpasseras tous, tu sacrifieras l'homme qui m'a revêtu », ou encore « Je t'enseignerai les mystères du Royaume [...], mais pour cela tu souffriras beaucoup. » Pour les exégètes, le message est clair : Judas n'est plus le disciple maudit qui a vendu Jésus aux Romains pour trente deniers, mais bien celui qui, endossant le mauvais rôle, va l'aider à accéder au divin.