Je n'avais plus envie de quitter ces hommes
Convoyeuse médicale pour l'armée de l'air, Geneviève de Galard reste bloquée à Dién Bién Phu. Elle devient la seule Européenne du camp retranché. Elle vient de publier Une femme à Dién Bién Phu Editions du Rocher.
En Indochine, nos missions aériennes ont lieu deux fois par jour : le matin et l'après-midi. Nous transportons 24 blessés par avion vers les hôpitaux d'Hanoi ou de Saigon. Jusqu'au 13 mars, les évacuations sont classiques. Mais ce jour-là , les deux convoyeuses repartent sous le feu de l'artillerie. La nuit du 19 mars nous faisons une nouvelle tentative : on se pose moteurs coupés, à la barbe des Viéts. Nous chargeons 13 blessés semi-valides et 6 dans des brancards. Je vois les visages boueux, mal rasés. C'est angoissant. Cela ressemble à une descente aux enfers.