Jarnac, la botte secrète de la controverse
Le coup de Jarnac est souvent qualifié de "manoeuvre perfide et déloyale". Mensonge ! s'insurgent les Jarnacais, qui entendent bien réhabiliter la mémoire de Guy Chabot, vainqueur "à la régulière" du duel qui l'opposa au seigneur de La Châtaigneraiele 10 juillet 1547...
L'histoire commence à la Renaissance, sous le règne de François Ier. Guy Chabot, baron de Jarnac, est le beau-frère de la duchesse d'Etampes, la favorite royale. Le blason de la famille Chabot " d'or à trois chabots de gueules, posés deux en un " est d'ailleurs toujours celui de la petite ville de Charente. Le jeune seigneur désargenté mène si grand train que le dauphin, futur Henri II, poussé, dit-on, par la malveillance de Diane de Poitiers, s'enquiert un jour de l'origine de sa fortune. A quoi l'imprudent répond que la très riche seconde épouse de son père veille à son " entretien ". Avec un soupçon de perfidie, l'héritier du trône s'empresse de répéter à qui veut l'entendre que Jarnac est l'amant de sa belle-mère. Tandis que les bonnes âmes de la cour se chargent bien vite de colporter la croustillante nouvelle, l'intéressé, furieux, déclare que " meschant et lasche était celui qui avait ainsi menti, quel qu'il fust ".