Jérusalem, sanctuaire d'un massacre annoncé
Juin 1099. Après trois ans d'un voyage épuisant, les croisés arrivent aux portes de la Ville sainte. Ils croient pouvoir délivrer le tombeau du Christ en évitant le bain de sang. Idée illusoire : l'offensive du 13 juillet s'avère d'une violence inouïe.
En entendant prononcer le nom de Jérusalem, tous versèrent d'abondantes larmes de joie, heureux de se trouver si près des lieux saints de la ville désirée », et, selon le chroniqueur Foucher de Chartres, c'est en chantant des hymnes et en poussant des cris de joie que l'armée de la croisade arrive enfin en vue de Jérusalem. Nous sommes à l'aube du 7 juin 1099. L'émotion est intense, car l'objet de trois ans de voyage, de luttes et de souffrances est enfin à portée de main. Mais il reste bien peu des foules qui se sont mises en mouvement en 1096 : beaucoup sont morts en chemin, moins sous les coups des Sarrasins et des Turcs que d'épuisement, de faim ou de soif, et d'autres, découragés, sont rentrés chez eux. En reprenant les chiffres de Raimond d'Aguilers, chapelain du comte de Toulouse, on estime que l'armée ne compte plus désormais que 1 200 chevaliers, 12 000 fantassins et quelques milliers de non-combattants religieux, enfants, femmes et vieillards.