Napoléon III se prenait-il pour César ? Il fut en tout cas le premier, après avoir rédigé une vie du grand conquérant romain, à faire de l'archéologie une véritable cause nationale, qu'il soutint de ses propres deniers. Les fouilles qu'il commanda sur les grands sites d'Alésia, de Gergovie ou de Bibracte - sous l'égide de la Commission de la topographie des Gaules - et son acquisition sur le mont Palatin des jardins Farnèse, pour des fouilles confiées à Pietro Rosa, démontrent la cohérence idéologique de son projet et jettent les bases de l'archéologie scientifique. La création du musée d'Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (en 1867) complète, à destination des citoyens, ce programme d'identification à une civilisation née de la rencontre de la Gaule et de l'Italie et fondée sur l'idée impérialiste et colonialiste, reprise par la IIIe République.