Humiliées par les "chasseurs de scalps"
Elles seraient plus de 20 000 à avoir été tondues en place publique. Quand certaines ont collaboré politiquement, économiquement et militairement, d'autres ont entretenu une relation amoureuse avec l'ennemi. On ne leur pardonnera jamais.
Sur l'une des célèbres photos de Robert Capa, apparaît une proscrite de la Libération pourchassée par la foule pour avoir collaboré avec l'occupant. La femme porte un nourrisson dans ses bras. Le photographe américain a pris, ce 18 aoà»t 1944 à Chartres, deux clichés de la malheureuse. On la voit marchant au milieu d'une multitude de femmes, suivie de quelques fillettes et d'hommes goguenards. Le spectacle n'est pas coutumier. Il est de ceux, cocasses et cruels, dont les foules sont friandes. La femme est précédée d'un gendarme. L'uniforme donne à la scène un semblant de légalité. Sans doute l'emmène-t-on en prison. Ou à la tonte. Un homme porte son baluchon, carré de linge blanc noué hâtivement.